La fin du monde (anglo-saxon)

La seconde guerre d’Irak en 2003 nous a révélé qu’imbus de leur puissance (ubris) les États-Unis et leurs alliés anglo-saxons se moquaient ouvertement des institutions internationales représentées par l’ONU, crachant par la même occasion sur les 60 millions de morts de la Seconde Guerre mondiale qui furent le socle sur lequel se sont élaborés nos institutions internationales actuelles.

Il y a plus grave encore pour les occidentaux: c’est le modèle idéologique proposé par les anglo-saxons. Cette idéologie ultra-libérale qui tend à nier le modèle des états-nations fondés sur des élections démocratiquement organisées au profit des intérêts privés de multinationales supportées par une finance qui s’est affranchie de toute contrainte.

Ce système « libéral », théorisé en son temps par Adam Smith (1723-1790), profite à une petite élite de « gentlemen » qui prétend imposer au plus grand nombre leur appétit mégalomane. Cette pensée des W.A.S.P. (White Anglo-Saxon Protestant) et de la diaspora juive de New-York risque cependant de trouver ses limites pour la première fois depuis la fin de l’ex—URSS, avec la défaite des Ukrainiens au Donbass. Ce rejet imposé à l’idéologie anglo-saxonne en Ukraine s’est déjà fait jour à plusieurs reprises quand par exemple Vladimir Poutine, en 2003, condamne à 10 ans de prison Mikhaïl Khodorkovski parce qu’il s’apprêtait à céder la principale entreprise de gaz russe aux américains d’Exxon Mobil.

Ce réflexe nationaliste du président russe a valu à la Russie et à son président sa mise au ban du club des « gentlemen » (G7, Davos, etc). Le problème pour les WASP c’est qu’il n’y pas que les Russes qui se sont révélés réfractaires à leur religion néolibérale. Les Chinois ont fait de même avec le milliardaire Sun Dawu, condamné en 2021 pour avoir critiqué la politique économique du gouvernement jugé pas assez libérale à son goût.

Aujourd’hui, on constate que la grande majorité de l’humanité n’adhère pas au fait que les milliardaires, les oligarques et autres magnats de la finance soient considerés comme des hommes supérieurs aux autres et que par conséquent ils soient naturellement amenés à diriger les masses laborieuses. Le fait que les anglo-saxons fassent de l’argent (Veau d’or) le nouveau critère de sélection de nos dirigeants prouve simplement que les boutiquiers ont pris le pas sur les philosophes dans ces États-Unis en pleine décadence où l’espérance de vie s’effondre et est plus basse que sur l’île de Cuba et où chaque année plus de 40 mille américains meurent par arme à feu (suicides, règlements de compte, tueries de masse, etc.)

En Russie et en Chine, on a su mettre au pas tous ces milliardaires et leurs multinationales qui ont le sentiment naturel de pouvoir se mettre au-dessus du droit des nations. Les B.R.I.C.S. depuis 2011 commencent à reconstruire un nouvel ordre mondial. La France, avec ses valeurs de liberté, égalité, fraternité, a, en ce domaine, des choses à apporter aux B.R.I.C.S. dominées par des démocraties populaires à caractère autoritaire qui font peu de cas des libertés individuelles.

Tout au long du Moyen-Âge, la France fut le berceau de la philosophie et de la théologie qui bâtit les outils idéologiques de l’ordre international établi à Jérusalem (la cité de la Paix). L’École de Chartres, les universités de Paris, le mouvement canonial des chanoines réguliers (Saint-Victor-de-Paris) ainsi que les chefs d’ordres monastiques comme Cîteaux ou Cluny ont participé à l’élaboration d’une pensée philosophique qui construit une vision universelle de l’humanité à partir de la Terre Sainte où se côtoient juifs, chrétiens et musulmans.

Construire un nouvel ordre mondial démocratique ne s’improvise pas. Cela nécessite des outils philosophiques que les ordres de chevalerie de Terre Sainte ont tenté avec plus ou moins de succès de pratiquer. Leur expérience nous est aujourd’hui indispensable pour tous ceux qui prétendent reconstruire un monde multipolaire.

Il est à craindre cependant que les États-Unis n’acceptent pas ce changement de paradigme et que l’Empire américain, dans une sorte de fuite en avant apocalyptique, provoque un conflit majeur dans le monde (Armageddon). Ce serait alors une Troisième Guerre mondiale préventive (piège de Thucydide) Pour chercher désespérément à garder le leadership sur le monde, leadership qui est en train sous nos yeux d’échapper au monde anglo-saxon.

JP, Gilet Jaune de Toulouse