La crise du syndicalisme en France
Par Pascal le 27 juin 2023 14:02
« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » L’appel du Manifeste du Parti Communiste de 1848 par Karl Marx et Friedrich Engels appelle ainsi les ouvriers à s’unir pour faire valoir leurs droits. Quarante ans plus tard, les syndicats sont légalisés en 1884 avec la loi Waldeck-Rousseau permettant aux ouvriers de se regrouper pour défendre leurs intérêts face à la toute puissance du patronat.
Cependant, malgré son caractère essentiel, le syndicalisme en France est « aujourd’hui le plus divisé d’Europe ».[1] Il dénote également par la faiblesse de ses effectifs puisque s’il représente 98% des salariés en 2011, seuls 11% d’entre eux adhèrent à un syndicat . En effet, la France dispose d’une liberté de choix consacrée dans le préambule de la Constitution de 1946, repris par celle de 1958 : « Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale et adhérer au syndicat de son choix. » Ainsi, l’un des piliers du droit français en la matière est la liberté d’adhérer ou non. De cette liberté de choix découle un pluralisme prégnant. Les syndicats en France sont nombreux, divisés et politisés. Beaucoup se réclament de la Charte d’Amiens et affirment donc le rôle politique propre au syndicat et indépendant des organisations politiques. En effet, la Charte d’Amiens adoptée en octobre 1906 par le 9ème congrès de la CGT consacre une conception du syndicalisme fondée à la fois sur une défense des travailleurs et une lutte pour la transformation de la société tout en prônant une indépendance des partis politiques et de l’Etat. Ainsi, « Le Congrès confédéral d’Amiens confirme l’article 2, constitutif de la CGT : (…) le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. »
Les deux obstacles majeurs à la syndicalisation demeurent la division et la politisation des syndicats. La division syndicale entraîne une faiblesse incontestable du fait de la faible représentation[3]. Une confrontation du syndicalisme français avec celui des autres pays européens renforce l’impression d’un regroupement nécessaire. Les pays nordiques affichent en effet un taux de syndicalisation de 70% des salariés. De plus, les syndicats y bénéficient de pouvoirs considérables. Cette différence repose sur leur fonctionnement selon le système de Gand, « un système de relations professionnelles où l’appartenance à un syndicat conditionne l’accès à certains droits sociaux tels que l’assurance chômage ou l’assurance maladie. Il s’agit d’un syndicalisme de service permettant aux syndicats de mettre en place une stratégie de recrutement et de fidélisation de leurs adhérents.
Cette crise viens peut être du financement occulte des syndicats
les syndicats ouvriers et patronaux ont reçu 133,6 millions de dotations pour le dialogue social en 2021
L’Association de gestion du Fonds paritaire national a publié mercredi 7 décembre 2022 son rapport pour l’année 2021. Il ressort de ce dernier que les syndicats d’ouvriers et de patrons ont reçu, au titre de leur activité pour le dialogue social, 133,6 millions d’euros.
13 millions de plus qu’en 2020
Elles sont en forte hausse par rapport à 2020, année au cours de laquelle les organisations avaient perçu 120,7 millions net du fonds créé par la loi sur la formation de 2014 afin de rendre le système plus transparent.
L’argent provient d’une contribution de 0,016 % sur la masse salariale (102,2 millions d’euros) et d’une subvention de l’État de 32,6 millions d’euros (inchangé), dont sont déduits divers frais et charges.
20 millions pour la CFDT et la CGT
La CFDT, devenue en 2017 le premier syndicat dans le secteur privé, a perçu 20,3 millions (18,7 en 2020) et la CGT 19,7 (18,1), Force ouvrière, 16,1 (14,7), la CFE-CGC 13,6 (12,4) et la CFTC 12,2 millions (11,1).
Du côté des syndicats non représentatifs (moins de 8 % des salariés lors des élections professionnelles) l’Unsa a perçu 4,0 millions (3,8) et Solidaires 2,8 (2,7).
13 millions pour le Medef
Au sein des organisations patronales, le Medef a reçu 13,0 millions (11,4), la CPME 7,2 (6,3) et l’U2P 4,5 (3,9)
ils restent encore des syndicats indépendants tel que le syndicats gilets jaunes :
Le syndicat des Gilets Jaunes, est né du Mouvement des Gilets Jaunes, avec des syndicalistes révoltés et expérimentés qui rejettent profondément les grandes organisations syndicales pyramidales, autoritaires et corrompues qui ne remplissent absolument plus leurs missions.
Dans un monde déshumanisé, gouverné par des organisations financières qui détiennent les moyens de production, les organes bancaires et d’influence de l’opinion, où les femmes et les hommes sont individualisés, fragilisés, manipulés et exploités, nous affirmons notre volonté de reconstruire un contre-pouvoir syndical puissant, indépendant, démocratique, revendicatif et humaniste.
Nous avons pleinement conscience que c’est au peuple de prendre ses responsabilités, de s’organiser et de lutter pour ne plus être soumis à ce système de domination de la marchandise et de l’usure et vivre dans une société basée sur la dignité humaine, l’équité et la justice sociale.
Le syndicat des Gilets Jaunes va rassembler les forces et les compétences de celles et ceux qui souhaitent organiser un syndicalisme révolutionnaire pour transformer radicalement la société, au service de l’intérêt général humain et des biens communs.
Nous sommes démocratiques parce que chaque représentant est révocable. Nous sommes incorruptibles car nous ne recevons aucun financement de l’État et des entreprises. Nous allons nous rendre justice grâce à des actions auxquelles les multinationales et les institutions ne sont pas préparées.
Nous avons retrouvé la fraternité, imposons la liberté et l’égalité.
https://www.ouest-france.fr/economie/syndicats/syndicats-ouvriers-et-patronaux-ont-recu-133-6-millions-de-dotations-pour-le-dialogue-social-en-2021-0f0d6d8c-771f-11ed-b022-b5852c53ff22
https://www.syndicatgj.fr/notre-histoire/
Par Pascal le 27 juin 2023 14:02